Immersion auprès de nos Volontaires au Togo
Nous sommes allés à la rencontre des volontaires en service civique qu’Avenir en Héritage a envoyé au Togo dans le cadre de son partenariat avec l’ONG ANGE et du service civique de réciprocité.
Faisons une parenthèse sur ANGE et Avenir en Héritage !
Avenir en Héritage
Avenir En Héritage est une association de Solidarité internationale et d’Education populaire intervenant dans le domaine de l’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale. Notre démarche est centrée sur l’autonomisation qui permet à tout Homme de devenir acteur de leur propre changement.
Pour cela, Avenir En Héritage a une démarche qui repose sur trois grandes idées
l’ouverture sur les autres en bâtissant des ponts et en essayant de dépasser les cloisonnements qui nous séparent ;
l’autonomie qui est au cœur de notre démarche d’accompagnement des volontaires en service civique européens et stagiaires sur les camps chantiers. Mais elle concerne aussi nos salariés, notre conseil d’administration et nos partenaires ;
le droit à l’expérimentation dans la mesure où nous souhaitons proposer à ceux qui nous rejoignent un espace de propositions et d’expérimentations d’idées et de pratiques allant dans le sens de l’amélioration du vivre ensemble.
Nos actions s’articulent autour de 4 axes : Découvrir, parcourir, comprendre et s’engager.
Les Amis pour une Nouvelle Génération des Enfants
L’ONG ANGE a été créée en 2001 afin de défendre et de promouvoir les droits et les intérêts des enfants en situation de rue et en conflit avec la loi. Mais pas uniquement. En effet au fil des années ANGE a développé plusieurs projets. Le projet initial est “Dans La Maison de Mon Père”, puis d’autres projets ont vu le jour : le centre d’accueil “Mon Refuge”, le projet de la rue, projet de la Brigade pour mineurs, et enfin les projets de développement à Tchekpo Dedekpoe.
ANGE vise principalement trois grands objectifs :
Promouvoir et protéger les droits de l’enfant au Togo.
Lutter contre la délinquance juvénile à Lomé à travers des actions préventives.
Offrir aux enfants de la rue un avenir meilleur par la réinsertion socio-professionnelle
Jade, Charlotte, Lilou et Laura vous parlent de leurs expériences.
Qui sommes nous ?
Jade Gournay, 22 ans et j’habite à l’île d’Oléron en Charente-Maritime.
Charlotte de Rouilhan, 25 ans, originaire du Sud-Ouest de la France.
Moi c’est Gaurier Lilou, j’ai 20 ans et je vie sur l’ile d’Ôléron!
Barbot Laura, 26 ans, j’habite en Île de France.
Que faisons-nous ici, au Togo ? Et dans quel but nous sommes parti ?
Avant de leur laissez la parole laissez nous, vous expliquer quelque chose… Ces quatre volontaires en service civique effectuent leur mission pour l’ONG ANGE, mais dans des lieux différents. Lilou et Laura sont à Tchekpo Dedekpoe. Charlotte et Jade sont sur le projet Mon Refuge. (cette petite information vous aidera à comprendre pourquoi leurs missions sont différentes). On vous invite vraiment à naviguer sur le site internet de ANGE pour comprendre les projets !
JADE : N’étant partie que dans des pays occidentaux, finalement très proches culturellement de la France, j’ai choisi cette mission afin de me faire une meilleure idée des enjeux auxquels sont confrontés les habitants et plus particulièrement les jeunes de cette partie du monde. Aussi, je souhaitais en apprendre davantage sur la gestion de projets.
CHARLOTTE : Après cinq années d’études en Histoire dont deux de recherche, une grande ballade en Amérique du Sud et une année à Barcelone en Catalogne, j’ai décidé de m’engager dans un Service Civique. Il s’agissait tout d’abord pour moi de construire mon avenir professionnel. Je m’intéressais déjà depuis un temps à la gestion de projet et à l’aide développement. J’ai eu l’occasion et la chance de rencontrer Avenir en Héritage dont l’éthique, les actions et les engagements m’ont accompagné et guidé vers cette rencontre avec le Togo. Je tenais à m’engager dans une association locale, d’où mon grand intérêt pour l’ONG ANGE au Togo. De plus, elle aborde des thématiques très liées à mes engagements et intérêts : l’enfance, « la rue », la santé et l’éducation. Il s’agissait pour moi de rencontrer le fonctionnement d’une ONG locale en Afrique de l’ouest, de comprendre ses enjeux et de participer à leurs projets.
LILOU : Je suis parti au Togo pour une mission de service civique d’une durée de 8 mois. Avec l’aspiration de vivre une découverte culturelle mais aussi individuelle, une envie profonde d’être plongé dans un lieu différent et dans lequel on peut mieux découvrir les autres et soi-même.
LAURA : Comme Lilou, je suis en service civique ! J’ai réalisé une précédente mission en tant que volontaire aux Philippines. Cette expérience m’a beaucoup enrichi et m’a donné l’envie de poursuivre mes découvertes des différents peuples et des différentes cultures.
Quel est notre ressenti après ces 4 mois?
JADE : Je me rends compte que les projets que l’on a en tête mettent beaucoup de temps à se réaliser et qu’une semaine au centre occupe énormément notre temps. Il y a tellement d’enjeux différents qu’il est difficile de garder la tête fixée sur un seul objectif. En vérité, beaucoup de choses m’intéressent et je me sens stimulée dans ma mission.
CHARLOTTE : Quatre mois se sont écoulés depuis mon arrivée au Togo (déjà!). Je suis tout d’abord assez sidérée par une temporalité particulièrement différente. Il y a en premier lieu une intensité dans ce que je vis et fais ici, tant sur les questions que je me pose que sur le quotidien du centre Mon Refuge où je passe ces quelques mois.
Un mot qui me vient si je dois définir mon ressenti : la diversité. La diversité des actions et du travail que je fais, ce que je vois avec mes yeux et la pluralité des tâches qui composent mes journées.
LILOU : Après ces 4 mois, c’est difficile de pointer du doigt un seul ressenti, celui qui prime est la satisfaction, d’avoir pris la décision de partir, mais aussi de vivre tout bonnement une expérience de vie au Togo. Cette expérience est pleinement enrichissante et rempli d’inattendu.
LAURA : J’ai le sentiment de m’être vite adaptée au pays et à ses codes. J’ai rapidement pris mes marques, c’est pourquoi je me suis sentie de plus en plus à l’aise dans ma mission et au sein de l’équipe. J’ai la chance d’être à Tchekpo, un village situé à quelques kilomètres de la capitale, où les missions sont diverses et variées. On ne s’ennuie pas et le temps passe à toute vitesse. C’est une chance d’être ici, c’est pour cette raison que je profite de chaque instant.
Qu’aimons-nous le plus faire dans notre mission ? Pourquoi ?
JADE : J’aime rencontrer et démarcher les personnes pour la réalisation des projets pour le centre. Aussi, comprendre d’où viennent les enfants du centre, leur histoire afin de les accompagner au mieux. Et bien entendu j’adore tout simplement les moments passés avec les jeunes du centre, et plus particulièrement les moments de danse et les animations organisées avec eux.
CHARLOTTE : Premièrement, j’aime me pencher sur les différents projets que l’ONG met en place et essaie de pérenniser. À travers cela, je continue et étoffe mon apprentissage dans la gestion de projet. J’aime écrire et organiser en fonction de nos réalités. Il s’agit de visualiser les besoins et de tenter de créer un projet qui va durer sur le temps et être bénéfique au bon fonctionnement de l’ONG ainsi qu’aux jeunes/enfants.
Deuxièmement, je porte un grand intérêt aux suivis dans les établissements scolaires fréquentés par les jeunes/enfants du centre. Dans cette même dynamique : les suivis en famille, l’organisation des réinsertions, les différentes procédures de recherche des familles, les suivis des jeunes en apprentissages ... qui sont des parties très importantes du travail de l’équipe du centre. De fait, cela m’engage à la réflexion et l’adoption d’une posture juste et adéquate, traduit par les questions du choix de mes mots, mes gestes, ma relation à l’autre, ma résilience face à mes attentes. Ce travail de réflexion est véritablement passionnant pour moi, professionnellement et personnellement.
LILOU : J’aime partager des moments avec les bébés à l’USP lors de la vaccination, je les pèse et les rend à leurs mamans, et j’aime ce sentiment de confiance mutuelle. Mais aussi, j’aime beaucoup être en individuelle avec les enfants de la bibliothèque lorsque des enfants viennent me solliciter pour lire, ou lorsqu’un d’eux bloque sur quelque chose, j’aime aller vers lui, et prendre le temps de résoudre ses difficultés.
LAURA : Ce que j’apprécie le plus c’est l’autonomie qu’on nous laisse. Nous sommes maîtres de notre mission et nous avons la liberté de pouvoir faire les choses qui nous plaisent. Pour ma part, j’apprécie beaucoup être en compagnie des enfants : entre cours d’informatique, soutien scolaire, ateliers créatifs... Les activités au sein de la bibliothèque sont vraiment polyvalentes. Je participe également à des campagnes de sensibilisation autour de l’orientation et de la sexualité au sein du collège/lycée. Toutes ces expériences sont très enrichissantes pour moi.
Une chose qui nous a le plus touché durant ces 4 mois ? Laquelle et pourquoi ?
JADE : Positivement, je dirais le lien social, l’entraide entre les gens d’un même quartier (en milieu rural) et la maturité de certains enfants. Négativement, la difficulté qu’ont les jeunes à créer des projets, le peu de soutien de l’Etat à destination des agriculteurs ainsi que la mauvaise gestion des déchets (en particulier du plastique).
CHARLOTTE : L’accueil de l’équipe et mon intégration au centre Mon Refuge ! J’ai dès les premiers pas au Togo intégré une équipe fabuleuse. Les éducateurs du centre ont pris un grand temps pour m’accompagner dans la connaissance de leurs terrains et de leurs réalités afin de m’y intégrer et que je puisse devenir un membre à part entière de l’équipe durant ces huit mois ensemble. J’irai plus loin, en disant que l’équipe me permet de m’épanouir aujourd’hui dans cette mission. Elle me laisse libre champs pour m’exprimer, innover et écrire.
Je suis aussi très touchée par le quotidien que je partage avec les jeunes/enfants de Mon Refuge. Il m’enrichit et me motive dans mon travail. Je suis heureuse de les découvrir chaque jours, lors de nos activités et ateliers.
LILOU : Le rapport avec la nature est certainement celui qui m’a le plus touché, les individus sont très peu sensibilisés vis à vis de la protection de l’environnement. Ce qui parfois peut être en décalage avec ce que je connais. Et dans une dimension plus positive ; l’esprit d’accueil est complètement différent, le Togo est surprenant. S’imprégner de ses coutumes fais prendre du recul sur les nôtres.
LAURA : Deux événements m’ont particulièrement marqué depuis le début de ma mission. J’ai eu un pincement au cœur lors de ma première visite au dispensaire de Tchekpo. Les conditions dans lesquelles sont prises en charge les femmes qui accouchent m’ont beaucoup touché. Il n’y a qu’une seule chambre pour les accueillir, que ce soit pour les femmes qui vont accoucher et celles qui ont accouché, il n’y a donc pas d’intimité. Le matériel et les moyens sur place sont insuffisants, même si le personnel sur place fait un excellent travail.
Le second événement qui m’a beaucoup touché a été la première lecture spectacle réalisée par les enfants au sein de la bibliothèque. De nombreuses personnes étaient présentes ce jour-là, ce qui a fait très plaisir aux enfants. Nous avons passé un beau moment et cet événement a renforcé notre cohésion d’équipe.
Désormais que nous sommes à la moitié de ton temps de notre mission, comment appréhendons-nous la suite ?
JADE : Le temps passe si vite ! J’aimerai récupérer plusieurs témoignages togolais, en particulier des jeunes, des porteurs de projets sociaux et des agriculteurs ainsi que m’insérer davantage dans des projets en lien avec l’environnement. J’ai aussi envie d’en apprendre plus sur la psychologie de l’enfant et ai très envie de rencontrer davantage de togolais de milieux différent, de Ghanéens, de Béninois etc … et découvrir d’autres villes togolaises ! En clair, c’est la course.
CHARLOTTE : Le début de mission est largement dépassé, il en revient maintenant à ces quatre mois restants dans lesquels je souhaite poursuivre nos nouveaux et beaux projets qui tiennent à cœur à l’équipe. Nous estimons qu’ils sont importants !
Un peu plus de temps aussi pour être avec les jeunes/enfants, trouver des solutions pour les faire accrocher aux cours de soutiens (c’est souvent la galère!), les sensibiliser et les accompagner à prendre soin de leurs milieux de vies et d’eux même, à discuter, échanger et partager, rire et danser. J’aimerai davantage échanger avec les jeunes/étudiants/entrepreneurs sur diverses questions, et pourquoi pas poser ensemble quelques mots sur nos rencontres et échanges inter-culturels car tout cela participe à la construction du monde de demain.
LILOU : De manière très positive, les premiers mois sont synonyme d’adaptation aux pays, et désormais le fait d’avoir parcouru la moitié de la mission, je réalise que le temps passe encore plus vite lorsque nous ne connaissons pas un endroit! Et cela me fait également réalisé que chaque moment est très précieux, je vais savourer cette dernière moitié de mission.
LAURA : Comme je l’ai dit, le temps passe à une vitesse effrayante ici, c’est pourquoi je compte en profiter davantage. Continuer à passer du temps auprès des enfants est pour moi quelque chose d’important, mais je souhaiterais également découvrir de manière approfondie la culture togolaise. J’aimerais beaucoup voyager un peu plus pendant cette deuxième partie de mission afin de découvrir la richesse et la diversité des paysages de ce pays.