Tour de La Rochelle avec Eyram

Avant toutes choses, replaçons la venue d’Eyram à La Rochelle dans son contexte. Avenir en Héritage est une association d’Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale. Un de ses plus vieux partenaire est l’ONG Ange située au Togo, petit pays d’Afrique de l’ouest. Dans ce cadre Avenir en Héritage favorise le service civique de réciprocité : recevoir en France un jeune venant d’un autre pays pour qu’il réalise une mission de service civique. De la même façon, l’association envoie des volontaires en service civique au Togo. Et par cette force de la réciprocité, Eyram nous a rejoint !

Nous pouvons désormais partir dans les yeux d’Eyram. Des boulangeries à l’Aquarium de La Rochelle, cette jeune togolaise en service civique nous raconte ses impressions sur la ville, les différences culturelles entre le Togo et La France : nourriture, éducation, vie familiale, loisirs…


Eyram, qui es tu ?

Je m'appelle Eyram AMOUZOU, je suis étudiante en troisième année de comptabilité et de contrôle audit, j'ai 20ans. Je suis aussi volontaire en service civique chez Avenir En Héritage et je viens du Togo.



Quelles ont été tes premières impressions une fois arrivée sur le sol français ?

L’imaginaire collectif au Togo renvoi une image de la France comme étant un pays sans problèmes économiques ou sociaux, alors que la réalité est tout autre. Les jeunes au Togo, ne devraient pas idéaliser la France, car nous avons chez nous tout ce qu'il faut pour leurs évolutions et épanouissements personnels. Les paysages y sont décrits comme extraordinaires et différents notamment à Paris. L’architecture m’a beaucoup plu. Il reste cependant un léger arrière goût de déception lorsque j’ai posé les pieds à Paris. Non pas parce que je n’ai pas aimé la ville, mais la réalité de cette dernière n'a rien à voir avec la perception qu'on a au Togo : une grande ville sans déchets avec des bâtiments paradisiaques. Je retiens de la capitale de la France : une grandeur qui surpasse celle de Lomé, ce à quoi j’étais préparé, mais cela m’a quand même étonné.


Quelles sont pour toi les différences les plus marquantes entre le Togo et la France ?

Il y a quelques différences entre le Togo et la France. En effet, j’ai d’abord remarqué que l’architecture était très différente : la forme extérieure des habitations, mais aussi parfois l’agencement intérieur et l'équipement électroménager (lave-vaisselle, machine à laver et même sèche-linge). Dans un second temps, j’ai remarqué que les transports en France était très organisés. En effet, ils semblent très développés (bus, trains, trams, métros…) même si ils présentent certaines difficultés liées aux horaires prédéfinis. Quand on rate son bus, il faut attendre longuement qu'un autre passe ! Au Togo, il est possible de prendre un taxi-moto ou une voiture très rapidement et facilement, car beaucoup de jeunes hommes y trouvent un moyen facile de gagner leurs vies. Au cours de mon service civique et d’une intervention dans un lycée, j’ai remarqué que la France offre plus d’opportunités en terme d’éducation et de formation. Il y a de nombreuses filières professionnelles (accueil, hôtellerie, électronique...).

De plus, l’éducation y est plus souvent gratuite et donc plus accessible. Les élèves/étudiants, sont également plus à même de participer, et ont plus l’occasion de partager leur expérience ou de faire des visites d'entreprises qui leur permettent de comprendre le cours à travers des rencontres concrètes. Ils développent ainsi leur esprit critique et leurs compétences en terme de communication. Contrairement au Togo, malgré les aides internationales, nous faisons face à des crises éducatives liées à l'instabilité politique, à l’absence de moyens nécessaires pour une éducation de qualité. L'année de mon BAC, il y a eu tellement de grèves à cause des salaires trop bas qu'on a même pas su si on allait pouvoir passer l'examen. On nous délogeait des classes ! Aussi, au Togo, les professeurs sont plus dans la dynamique de donner leur cours de façon formelle.

Concernant le plan social, il est plus facile de s’exprimer en public sur les sujets que l’on pourrait considérer comme tabous au Togo : l’orientation sexuelle, la religion... Il est plus facile en France de s'affirmer tel que l'on est, sans être victime d'une forme de discrimination.


Comment trouves-tu la nourriture ici ?

Je trouve que la nourriture ici n’est en général pas assez épicée par rapport au Togo ce qui est d'ailleurs bon pour la santé. J'ai aussi remarqué qu'il y a tellement de variétés de nourritures et que la plupart des français aiment beaucoup les légumes. Mes spécialités en France sont les raclettes, les lasagnes, les quiches aux fromages, les pizzas aux fromages (sauf le chèvre) et les différents desserts.


Tu es ici en mission de service civique. Qu’est ce que cela t’as apporté jusqu’alors ?

Pendant ma mission, j’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes de tous horizons, que ce soit des enfants, des adolescents ou des adultes. Les diverses missions que j’effectue, comme l’organisation des Papilles du Monde, ou des Goûters Linguistiques, m’ont d’abord permise d’être à l’aise avec une culture que je connaissais vaguement.

Cela a également renforcé mes capacités en terme de gestion du temps, de planification, de communication dans une équipe, de gestion d’outils de communication (Canva, Notion) … De plus, pendant le service civique, j’assiste aux formations proposés par Avenir en Héritage. La formation qui m’a le plus apporté est celle sur les Objectifs de Développement Durable (ODD). En effet, je ne connaissais pas leurs rôles et enjeux. Cela m’a permis d’avoir une autre vision sur le monde et sur l’impact de nos actes à l’échelle personnelle ou collective.

D’un point de vue personnel, ce service civique m’aide à gagner en maturité, et à prendre conscience des enjeux et des difficultés auxquelles je peux être confrontée. J’ai de nouveaux rêves, je prends en compte mes compétences et je me projette dans le futur.


Qu’as tu pensé de la ville de la Rochelle ?

La Rochelle est une ville que j’aime beaucoup. Je n’ai pas eu le temps de visiter un grand nombre de ville, mais de toutes celles visitées, je préfère La Rochelle. Elle est très paisible, calme et je m’y sens à l’aise. Ce que je préfère, ce sont les petites balades à vélo, les promenades, et bien sûr : la mer.









Qu’est ce que tu y as visité ?

J’ai eu le plaisir de visiter deux fois la Rochelle ; dans un premier temps, en compagnie d’Élise et de Dorian, d’autres volontaires en service civique avec qui j'ai parcouru les rues du grand port, visité quelques magasins, la place de Verdun, ensuite la grande cathédrale de Saint Louis, sans oublier ma petite cafet' préférée « Les Petits Pains » où j’ai pris un bon chocolat chaud accompagné d’un fondant au chocolat. Cette journée s’est terminée par la visite du marché de la Rochelle qui était juste magnifique ; où j’ai surtout remarqué les différents types de fromage, les catégories de poissons ainsi que celles des crevettes et de crabes.

Ensuite dans un second temps, en compagnie de Martin, un autre volontaire en service civique, nous avons continué l’aventure en commençant par la Gare de la Rochelle, ensuite direction l’Aquarium, la grande roue ; et après une petite pause dans une superbe boulangerie, nous avons continué la visite en passant par la marie de la Rochelle et l’église de Saint Sauveur, puis dans les rues de la ville où nous avons croisé un groupe de musiciens, avant de terminer par le Parc Franck Delmas.












Qu’est ce qui t’as le plus marqué dans ta vie quotidienne en France ?

J’ai la chance de vivre au sein d’une famille française, je fais donc partie de leur quotidien, et leur quotidien devient le mien. Au Togo, la vie de famille, dans le sens repas de famille tous les soirs ou jeux autour d’une table, ne se fait pas réellement. Cela m’a beaucoup appris, et j’aime ces moments de partage où chacun peut échanger sur sa journée, et rire ensemble. Je retiens tout ces souvenirs, et j’espère un jour pouvoir faire de même avec mes futurs enfants.